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Numéro 57
Avril 2022

Le Grand Tour, œuvre collective dirigée par Olivier Guez

Philippe Brenot

Résumé

 

Le titre de cet ouvrage collectif fait référence au « Grand Tour » qui, au xviiie siècle « menait les jeunes aristocrates du nord de l’Europe vers les rivages méditerranéens ». Si sa tonalité plutôt sombre a finalement peu à voir avec un voyage vers la lumière et les origines de la civilisation européenne, il n’a toutefois rien d’empesé ni de convenu. « Ce livre se veut une petite pierre apportée à l’édifice européen pour le consolider et éviter qu’il ne s’écroule », faute d’avoir accordé à la culture autant d’importance qu’à l’intégration politique et économique, explique Olivier Guez. Celui-ci concède néanmoins que les « fantômes » de l’histoire « rôdent toujours dans les lieux choisis par plusieurs des auteurs du recueil. Les mémoires, parfois conflictuelles, des totalitarismes nazi et communiste hantent l’Europe contemporaine. L’extermination des Juifs a laissé un vide immense en Europe centrale et orientale, dont témoignent les contributions polonaise, slovaque, roumaine et autrichienne. Les ravages du communisme et l’absurde érigé en système par Moscou pendant quatre décennies habitent les chapitres finlandais, allemand et estonien. En Europe de l’Ouest, et en France particulièrement, on a mal mesuré l’ampleur du génocide culturel opéré dans la région, cet "Occident kidnappé" par les Soviétiques et leurs marionnettes locales ». À cet égard, ce recueil vient rappeler que, ces dernières décennies, le centre de gravité de l’Union européenne s’est déplacé vers l’Est, tandis que la guerre d’invasion déclenchée par la Russie pour punir l’Ukraine de vouloir la rejoindre lui confère une singulière actualité.

Thèmes abordés dans l’article

Union européenne, Arts et Lettes

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