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Histoire de la revue Diasporiques/Cultures en mouvement

Antécédents de la revue

Au départ, il y avait « un cercle de réflexion et de libres débats », né en 1967, formellement constitué en 1968 en tant qu’association selon la Loi de 1901 sous le nom de Cercle Gaston-Crémieux, du nom d’un avocat juif comtadin, partisan de la République sociale, engagé dans la Commune de Marseille, fusillé, à 30 ans, quelques mois après l’échec de ce mouvement révolutionnaire.

Ce Cercle, créé autour de Richard Marienstras, éminent spécialiste français du théâtre élisabéthain, par une douzaine de fondateurs dont les historiens Pierre Vidal-Naquet et Léon Poliakov ainsi que l’écrivain et cinéaste Claude Lanzmann, avait pour objectifs « de revendiquer pour les Juifs la possibilité de se reconnaître comme tels sans inféodation au sionisme ou à la synagogue » ; de réfléchir aux dimensions historiques et culturelles constitutives de la diaspora juive ; de situer cette réflexion comme l’une des composantes de l’expression des revendications culturelles et linguistiques alors en plein essor dans notre pays.

Ouvert aux non juifs aussi bien qu’aux Juifs, le Cercle a eu une activité incessante pendant près d’un demi-siècle. Assez tardivement au cours de son existence - en fait en 1996 seulement - il a décidé de se doter d’une revue trimestrielle, intitulée Diasporiques/Cahiers du Cercle Gaston-Crémieux, qui a produit 44 numéros.

L’un des derniers présidents du Cercle, Georges Wajs, s’est donné pour tâche, en 2019-2020, de rassembler toute la production du Cercle, y compris la totalité des 44 numéros de cette revue, et de les rendre accessibles sur un site mémoriel en libre accès par le lien https://cercle-gaston-cremieux.fr. Ce lien permet aussi désormais  d’avoir accès aux Archives nationales où sont déposées toutes les archives du Cercle.

Ce passé demeure aujourd’hui, on le verra en consultant ce site, de haute actualité informative et réflexive. Cela étant, le besoin de faire évoluer la revue dans le sens d’une plus grande ouverture vers la multiplicité des cultures s’est affirmé au cours du temps, et c’est lui qui a conduit, en 2008, à sa transformation en ce qu’elle est désormais devenue.

Mais ceci est une autre histoire… celle de la revue actuelle ! 

Création de la revue

La Ligue de l’enseignement a suscité, en 1987, la création en de nombreuses villes de Cercles Condorcet, avec comme objectif de contribuer à promouvoir les valeurs de la République et de donner aux citoyens la possibilité d’engager des réflexions et des débats renouvelant l’exercice effectif de la démocratie. Le premier de ces Cercles, celui de Paris, était présidé par le Directeur du Monde diplomatique, Claude Julien. Philippe Lazar, alors directeur de la revue Diasporiques/Cahiers du Cercle Gaston-Crémieux faisait partie de ses membres fondateurs.

Aussi n’est-il pas surprenant que, lorsqu’il est apparu à la majorité des animateurs de cette revue que le moment était venu d’élargir le domaine d’expression à toutes les cultures présentes sur le territoire national (et au-delà !), la Ligue de l’enseignement ait étudié avec sympathie la proposition de Philippe Lazar, de s’associer à ce projet. Outre le Secrétaire général de la Ligue et son président, ont notamment joué un rôle majeur en faveur de ce rapprochement Pierre Tournemire, Michel Morineau, Éric Favey et Charles Conte.

La décision formelle fut prise en 2007 et le premier numéro de la revue ainsi redéfinie dans ses objectifs fut publié en mars 2008 sous son titre actuel. Le maintien du terme « Diasporiques » comme titre principal fit l’objet de discussions, certains craignant qu’il soit perçu comme trop connoté à la seule diaspora juive. Mais d’autres firent valoir que ce terme reflétait très bien le phénomène aujourd’hui majeur de l’accroissement permanent de la diversité culturelle de nos sociétés et des interactions entre cultures ainsi potentiellement induites. Dès le numéro 1, il était souligné que le nouveau sous-titre, « Cultures en mouvement », en appelait explicitement à réfléchir « à la malléabilité, aux potentialités évolutives, aux capacités d’échange, voire aux métissages » des cultures co-présentes sur un même territoire.

Le temps a passé, la revue a évolué, elle porte maintenant une attention toute particulière aux « convictions », ces formes d’engagement peut-être plus propices encore aux échanges que les cultures elles-mêmes… Mais ceci est une autre histoire, celle d’une revue elle-même « en mouvement »…

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