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Numéro 56
Janvier 2022

Temps morts de Maurice Mourier

Philippe Lazar

Résumé

Impossible de refermer ce livre sans aller jusqu’aux points de suspension virtuels de la dernière page. Mais le squelette que l’auteur a délibérément choisi, celui d’un pseudo roman policier, ne conduit pas le lecteur à s’interroger bien longtemps sur ce que sera son dénouement, elliptique comme il se doit. En fait dès le départ tout s’enchaîne, Mourier est là, bien là, avec son génie de l’écriture, ses passions, ses fantasmes. Avec la richesse de son vocabulaire et l’éclatante clarté de son style qui rappellent irrésistiblement celles d’un Julien Gracq, tout en s’en distinguant  évidemment. Avec des personnages eux-mêmes fascinants, tous, et en particulier ces deux larrons complices, le procureur et l’avocat, truculents, si fortement présents, en contrepoint impressionnant de l’ectoplasme tueur… Avec l’évocation récurrente de la jouissance, à la fois réelle, bouleversante et en même temps fugace, à l’image de la vie. Avec la tendresse, qui, parfois surgit quand on ne l’attend pas. Avec la présence lancinante de la mort qui enveloppe tout ce livre de son suaire. Le « héros » de Mourier n’est pas désespéré, ce qui voudrait dire que le mot espoir a du sens pour lui.  Il sait simplement être en procès, être un  cas, un K en d’autres termes.

Thèmes abordés dans l’article

Arts et lettres

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