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Numéro 50 Juillet  2020

L’interconvictionnalité

François Becker, Bernard Quelquejeu, Philippe Lazar

Résumé

L’adjectif interconvictionnel et le substantif interconvictionnalité qui en découle sont des néologismes. Il en fut de même pour le mot laïcité quand il fut introduit dans la langue française, et pour tant d’autres mots ! L’usage de ces termes ne date guère plus que d’une vingtaine d’années. À l’origine ils furent utilisés pour qualifier les dialogues, les pratiques, les institutions ayant pour objet spécifique d’organiser des rencontres ouvertes, sans exclusive et respectueuses de chacun, entre des personnes de convictions différentes, se réclamant de traditions religieuses (chrétiennes, juives, musulmanes, bouddhiques, etc.) ou d’autres formes d’engagement personnel (humanisme, agnosticisme, athéisme, etc. ). Leur champ d’application s’est depuis lors beaucoup élargi.

La mise en œuvre de  telles pratiques « interconvictionnelles » recèle une double visée : modifier profondément l’état d’esprit et le comportement des individus qui s’y livrent, mais aussi la vie des divers groupes de la société civile et l’organisation des institutions politiques. Elle engage l’émergence d’une culture nouvelle, personnelle aussi bien que collective, qui peut s’étendre, bien au-delà du premier champ évoqué, à tout le domaine de la délibération citoyenne et de l’élaboration des politiques publiques . Si les pratiques et les institutions interconvictionnelles ont d’abord vocation à prendre place au sein de la société civile, elles peuvent également intervenir de façon cruciale dans le domaine de la vie politique nationale et au niveau des institutions européennes.

Thèmes abordés dans l’article

Convictions, Engagements, Démocratie, Institutions politiques

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