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Numéro 44 Janvier 2019
Nos rituels nationaux sont-ils vraiment républicains ?
Valentine Zuber

Résumé

 

La persistance des fêtes religieuses chômées issues de la tradition catholique dans le calendrier officiel et l’instrumentalisation des rites catholiques (matinée d’un œcuménisme inspiré par le régime des anciens cultes reconnus auquel on a adjoint récemment l’islam) lors des grands moments de l’histoire de la République (comme par exemple lors des catastrophes ou des funérailles nationales) prouve la présence officieuse d’une religion civile catho-laïque dans l’impensé républicain. Celle-ci peine (sous couvert de défense de la laïcité de l’État et de la société) à reconnaître l’existence et la légitimité d’un véritable pluralisme religieux ou convictionnel dans notre société. Pour bien comprendre les formes prises par la « laïcité à la française », il paraît essentiel de mettre à jour ce paradoxe et de tenter d’en comprendre les raisons profondes à la fois historiques et structurelles. Dans le domaine relevant du privé, en dehors de l’existence légale de rites républicains structurants, obligatoires et discrets liés à l’état-civil, la République montre donc une grande réticence à accepter les revendications des adeptes d’une philosophie athée et celles des autres religions que la catholique. L’histoire longue de la laïcisation républicaine prouve en tout cas que les rites républicains publics n’ont jamais réussi à remplacer entièrement les rites religieux ou philosophiques privés.

Thèmes abordés dans l’article

Appartenances, Convictions, Droits de l’Homme, Laïcité

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